Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rière. S’il ne s’agit pas d’une personne malade, c’est le laçage en arrière qui est le plus généralement adopté : « le laçage devant n’est pas fait pour autre chose que pour donner de l’aisance aux personnes souffrant de l’estomac, du foie, etc., etc. ; de tous temps, les corsetières ont appliqué ce mode de laçage pour toutes les personnes atteintes des diverses affections citées plus haut et aussi et avant tout, pour les femmes enceintes ; cette application prouve donc bien que le laçage ainsi placé est fait pour être relâché et non pour servir de serrage au corset.

La gymnastique à laquelle sont obligées les personnes portant de ces corsets et la difficulté qu’elles ont à obtenir que leurs buscs soient au milieu du corps, le temps qu’il faut passer pour mettre toutes ces choses en place et surtout l’agrément d’avoir à repousser sous le lacet les petits bourrelets de chair qui ressortent toujours d’une façon moins qu’appétissante et suggestive à l’œil, suffirait à en dégoûter les plus ferventes.

Mais à côté de cela, et avant cela surtout, il y a la question d’hygiène, car ce laçage fait une pression et une pression directe sur les organes essentiels. Il est vrai que ces inconvénients du laçage en avant seront bien diminués si les diverses parties du corset ne laissent pas entre elles un écart suffisant pour permettre une constriction abusive.

Il doit du reste en être ainsi, même avec le laçage en arrière. Il est nécessaire que les deux parties du corset non serré appliquées sur le corps laissent entre elles en arrière un très minime espace ; ceci pour deux raisons : l’une, parce que le corset étant ainsi ajusté vêtira plus élégamment la femme et la blessera moins, les tiges postérieures plus ou moins rigides au niveau desquelles sont percés les œillets ne se déformeront pas, ne tourneront pas et ne se déplaceront pas, meurtrissant la femme d’autant plus que des bourrelets de peau, de graisse, de chair se glisseront entre les lacets. L’autre parce que moins la femme aura la possibilité de se serrer avec ses cordons, moins il y aura lieu de craindre l’étranglement des viscères par la constriction du vêtement et il y aura d’autant moins de possibilité de se serrer qu’il y aura moins d’espace en arrière entre les deux parties du corset.

Il est certain que la constriction de la taille sera peu facile si le corset est abdominal et ne remonte pas trop haut et qu’au lieu de serrer dans l’espace qui sépare les fausses côtes de la crête iliaque, on serre sur la crête iliaque elle-même, néanmoins, il est indispensable d’ex-