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l’on aperçoit moins nettement que, vers la base, le thorax se rétrécit et cependant, mensurations et photographie témoignaient bien que la cage thoracique du sujet en expérience, avait la forme d’un baril.

Sur l’épreuve radiographique, on voit que latéralement, les images des côtes semblent chevaucher les unes sur le& autres, ce qui embrouille les détails du cliché et dans la partie inférieure de la figure, entre le deuxième et le troisième diamètre, dessiné par des fils métalliques entourant le thorax sans le serrer (le dernier diamètre ; étant pris au niveau de la dernière côte), on aperçoit mal, en raison de la présence de la masse viscérale, la structure de la cage thoracique.

La radiographie, on le voit, ne peut donc apporter, surtout pour le profane, un contrôle précis, absolu, et d’un examen facile ; néanmoins, ce qu’elle permet d’apercevoir suffit à affirmer, une fois encore, l’aspect doliforme d’un thorax normal, et m’autorise à conclure que cette disposition des côtes et du sternum semble bien être indépendante du port du corset dont la constriction exagérée peut toutefois l’accentuer.

Ce vêtement a-t-il une influence sur les autres parties de la cage thoracique, c’est ce que je vais examiner maintenant.

Les côtes et le sternum ne sont pas, en effet, les seules parties osseuses du thorax, auxquelles le port du corset pourrait nuire.

On a répété bien des fois, depuis Galien et A. Paré, que la constriction circulaire du tronc, telle que celle qu’exerçaient les corps ou corsets modernes, était une cause fréquente de difformité de la colonne vertébrale.

J’ignore, écrit Bouvier dans son magistral mémoire, si les corps d’autrefois produisaient des courbures de l’épine, l’irrégularité des épaules et de véritables gibbosités ou bosses, comme l’ont affirmé beaucoup d’auteurs. Je n’ai trouvé dans leur récits que des assertions et des raisonnements sans preuves certaines de ce fait ; car on ne regardera pas comme telle cette remarque si souvent citée de l’anatomiste Riolan, premier médecin de Marie de Médicis, qu’en France, surtout parmi les nobles, sur cent filles, on en eût trouvé, de son temps, à peine dix qui n’eussent pas l’épaule droite plus élevée et plus grosse que la gauche. Riolan lui-même était loin d’avoir reconnu que cette conformation fut l’effet des corps ; il propose plusieurs autres explications du fait en même temps que celle-ci et ne se décide pour aucune.