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nent réellement au corset et de ceux qui lui ont été attribués inconsidérément.

Peut-être cependant va-t-il parfois un peu trop loin dans cette voie. Prenons par exemple les déplacements des reins. M. O’Followell prétend que le plus souvent le corset ne joue dans ces déplacements que le rôle d’une cause adjuvante dont l’action ne fait que s’ajouter à celles d’autres causes telles que l’accouchement, l’affaiblissement de la paroi abdominale, l’amaigrissement, etc. Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à renverser les facteurs. J’ai observé, à ce point de vue, une grands quantité de femmes portant le corset et je suis arrivé à cette conviction que la ptôse rénale est tout aussi fréquente chez celles qui n’ont jamais eu d’enfants que chez celles qui en ont eu un ou plusieurs, et cela en dehors de tout état pathologique sérieux ou d’amaigrissement considérables. Les accouchements, la disparition du pennicule adipeux, n’interviennent que secondairement pour exagérer les déplacements. Il en est de même du relâchement de la paroi, qui du reste succède le plus souvent soit à la grossesse, soit au port du corset, comme l’auteur l’établit lui-même dans son chapitre XI quand il traite de l’influence de ce vêtement sur le développement et sur les muscles de l’enfant.

Les troubles et les malformations déterminés par le corset une fois exposés, M. O’Followell nous montre pourquoi la suppression de ce vêtement, si désirable qu’elle puisse paraître, n’est pas possible. Il établit d’abord ce que le type de la beauté plastique chez la femme a de relatif, comment il a varié avec les époques et avec les artistes, que s’il y a des femmes qui présentent toutes les proportions et toutes les formes de la beauté parfaite, ces femmes sont l’exception, enfin que la beauté elle-même est fugace, qu’elle est non seulement en butte aux atteintes de l’âge, mais encore à celles qu’elle reçoit journellement du genre de vie, de l’alimentation défectueuse, des maladies, des grossesses, etc. Or la femme veut plaire, elle le veut par instinct, obéissant aussi inconsciemment à la loi naturelle qui pousse l’être humain à se reproduire, et pour plaire, elle doit s’efforcer de rester ou de paraître belle. De là tous les moyens employés pour corriger les défauts du corps, pour compléter ou remplacer la beauté par la grâce et l’élégance. Entre tous ces moyens, le corset joue un rôle capital !

Le corset ne pouvant être supprimé, il faut le réformer. L’ancien corset « cambré devant », qui enveloppe le