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Page:O'Leary - Le roman canadien-français, 1954.djvu/58

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LIBÉRATION DU ROMAN PAYSAN

LÉO-PAUL DESROSIERS

Les premiers romans de Desrosiers arrivent après une période plutôt creuse. Malgré de bonnes qualités de conteur, il porte encore un peu trop la marque du traditionalisme dans ce qu’il a de figé ; il ne se décide pas à rompre les dernières amarres qui lui auraient permis de prendre l’élan nécessaire pour arriver au premier rang de nos romanciers ; il faut cependant souligner le caractère exceptionnel et les dispositions nouvelles qu’il affiche dans sa dernière œuvre « L’ampoule d’or ».

C’est avec « Les Engagés du grand portage », publié à Paris, en 1932, qu’il s’était le mieux affirmé avant « L’ampoule d’or ». Dans « Les Engagés », il s’est davantage dépouillé des influences qui empêchèrent ses premiers romans, malgré leur bonne facture et leur parfaite écriture, de briller de l’éclat qu’auraient pu lui assurer ses bonnes qualités d’écrivain. « Les Opiniâtres » demeurent, par contre, une belle fresque patriotique, sans plus, un genre d’épopée à la gloire des défricheurs de la terre canadienne, un roman, enfin, où les problèmes demeurent toujours à l’échelle nationale ; ce n’est pas que l’humain y soit absent, mais ses hommes et ses femmes ne parviennent pas à l’am-