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LIBÉRATION DU ROMAN PAYSAN

« Pierre le Magnifique » demeure dans la jeune tradition de l’auteur.

« Louise Genest » est notre « Goncourt » 1950, un « Goncourt » évidemment à notre échelle.[1] Ce jeune médecin manifeste déjà d’assez belles qualités de peintre et d’analyste ; son deuxième roman cependant, lui aussi couronné, en 1952, par le « Cercle du Livre de France », a déçu quelques-uns des critiques qui lui avaient accordé une première fois leur vote. « Deux portes… une adresse », qui a la guerre et l’immédiate après-guerre pour cadre, n’est qu’un pâle reflet du puissant roman de Jean-Jules Richard « Neuf jours de haine ». L’intrigue de « Louise Genest » est en elle-même banale. Louise Genest est l’épouse d’un marchand de village des Laurentides, quelque

  1. On persiste à désigner sous le nom de « Goncourt canadien » le prix annuel du « Cercle du Livre de France » fondé en 1949 par son directeur, M. Pierre Tisseyre, et décerné chaque année par un jury littéraire composé surtout de critiques, la plupart des journalistes. En 1949, le prix ne fut pas attribué, bien que « Mathieu » de Françoise Loranger eût décroché cinq voix, alors qu’il en fallait six pour obtenir le prix. En 1951, c’est André Langevin avec « Évadé de la nuit » qui en fut le lauréat. À l’instar de Bertrand Vac, Langevin décrocha lui aussi une seconde fois le prix l’an dernier avec « Poussière sur la ville ».