Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/118

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Au milieu d’une foule insouciante et vile,
Où dort l’enthousiasme, où tous les cœurs sont morts !

Que faire, dites-moi, de ce culte funeste
Pour tout ce qui dans l’homme est grand, noble, céleste,
De ces fougues d’amour, de ces élans d’orgueil,
De ces bouillonnements, de cet intime orage,
Qui, de mes nerfs brûlés dévorant le courage,
Me font déjà rêver le repos du cercueil !

Est-ce éternellement que le sort me condamne
A dépérir ainsi dans ce climat profane ?
Oh ! ne pourrai-je donc libéré de mes fers,
Pèlerin vagabond sur de nouvelles rives,
Promener quelque jour mes passions actives,
A travers l’Océan, à travers les déserts ?

Où donc est le vaisseau qui, dédaignant la côte,
Doit chercher avec moi la mer profonde et haute ?