Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/30

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A dit : laissons passer la justice du roi. —
Ensuite on a crié, l’on crie encore : Place !
La justice du peuple et de la raison passe.
— Est-ce qu’épris enfin d’un plus sublime amour,
L’homme régénéré ne crîra pas un jour :
Devant l’Art-Dieu que tout pouvoir s’anéantisse.
Le poète s’en vient ; place pour sa justice ? —

   — J’acclame volontiers à ton deuil solennel,
Dit au pérorateur l’architecte Noël.
Mais tout n’est pas servage en la sphère artistique :
Si nous ne possédons nulle force physique
Pour chasser de sa tour et mettre en désarroi
Le géant spadassin qu’on appelle la loi,
Les arsenaux de l’âme et de l’intelligence
Peuvent splendidement servir notre vengeance.
Attaquons sans scrupule, en son règne moral,
La lâche iniquité de l’ordre social.
Lançons le paradoxe ; affirmons, dans vingt tomes,