Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/58

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Un vieil eunuque noir, dans sa coupe qui fume,
D’un savoureux moka lui verse l’amertume.
On nourrit le foyer de cèdre et de sandal ;
Et, sur le dos d’un sphinx, marbre monumental,
Un nain jaune accroupi nonchalamment fredonne
Je ne sais quel refrain barbare et monotone.


II

Une Grecque apparaît : de riches voiles blancs
Tombent sur son épaule à plis étincelans ;
Elle vient partager la couche du vieux More,
Et s’offrir languissante aux baisers dont l’honore
L’amour seigneurial d’un maître et d’un époux.
Comme ses yeux de jais brillent sombres et doux
Sous l’arc oriental de leurs sourcils d’ébène !
Que son pas d’odalisque et sa taille de reine,
Confondant la mollesse avec la majesté,
D’un contraste divin revêtent sa beauté !