Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/76

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Des murmures du soir les merveilles suaves
D’un mol enivrement chargent les sens esclaves.
L’atmosphère est sans brume, et, dans ses profondeurs,
Des joyaux de la nuit les magiques ardeurs
Tremblent. D’un bleu foncé l’onde immobile est teinte ;
Les massifs du bocage ont rembruni leur teinte,
Et du jour qui se meurt le reflet langoureux
Semble au front des rochers un turban vaporeux.


II

Assis dans les rameaux d’un chêne opaque et moite,
Aux bords d’un vivier pur dont la nappe miroite,
Je savoure à loisir les sourdes voluptés
Que la nature envoie à mes nerfs enchantés.
Les émanations des feuilles et des tiges
M’enveloppent le corps d’un réseau de vertiges.
Mon œil ensorcelé se baigne avec amour
Dans la moire lunaire au floconneux contour :
Mon cœur se gonfle, s’ouvre, et darde à son cratère,