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le groupe, et de connaître les vers et les personnes de Théophile Gautier et de Pétrus Borel, O’Neddy avait déjà composé le tiers des pièces contenues dans Feu et flamme. La plupart, en effet, sont datées de 1829, de 1830 et de 1831. Il est donc peu juste de dire qu’il singea et qu’il outra les grands rabbins. Je crois d’ailleurs que, comparaison faite des vers de Pétrus avec les siens, il est difficile de ne les pas trouver très-dissemblables. Ce n’est pas mieux, mais c’est autrement. Par exemple, Pétrus est trop dédaigneux de la forme, et O’Neddy en est trop curieux. — D’autre part, a-t-il imité lAlbertus de Gautier, où s’annonçait déjà le poëte original de la Comédie de la Mort ? Non encore, et pour cette fois, faisons un : hélas ! Il aurait outré, qui ? Pétrus ? Là, vraiment, est-ce possible ? outrer du Pétrus ! On pouvait tout au plus l’égaler en exagération. C’est à quoi, je le confesse, O’Neddy n’a pas manqué. Mais dire qu’il a été singe ! c’est dur. Appelez-le fou, à la bonne heure, c’est acceptable. Monseigneur Don Quichotte, le plus grand des chevaliers, l’était bien ! Qu’il ait une bonne grosse somme d’extravagance et de mauvais goût, rien de plus vrai, mais il a la présomption de croire que, dans ce 93 de notre