tionnelle : car ce mot signifie celui qui trouve les choses cachées. Il contracte de plus un mariage des plus considérables ; il épouse, en effet, la fille de Pétéphrès[1], un des prêtres d’Héliopolis ; elle était encore vierge et s’appelait Asénéthé[2]. Il en eut des fils avant la période de stérilité ; l’aîné, Manassès, c’est-à-dire qui fait oublier[3], parce que, arrivé à la prospérité, il trouvait l’oubli de ses infortunes ; le plus jeune, Éphraïm(ès), mot qui signifie celui qui restitue[4], parce qu’il avait été rétabli dans la liberté de ses ancêtres. Quand l’Égypte, selon l’interprétation des songes donnée par Joseph, eut passé sept ans dans une enviable prospérité, la famine s’abattit la huitième année, et, comme ce malheur frappait des gens qui ne l’avaient pas pressenti, tout le monde, plein d’affliction, afflua vers les portes de la maison du roi. Celui-ci appelait Joseph, qui leur distribuait du blé et fut nommé d’une commune voix le sauveur du peuple ; ces vivres, il ne les offrait pas seulement à ceux du pays, il était permis aussi aux étrangers d’en acheter, car Joseph pensait que tous les hommes, en vertu de leur parenté, devaient trouver appui auprès de ceux qui étaient dans la prospérité.
2[5]. Or, Jacob, lui aussi, envoie tous ses fils en Egypte pour acheter du blé (car la Chananée était dans une désolation profonde, le fléau s’étendant sur tout le continent) à la nouvelle que le mar-
- ↑ Hébreu : Pôtiphéra.
- ↑ En hébreu : Acenath
- ↑ En grec ἐπίληθος. Même expression que dans la Septante (Gen., XLI, 51) : ὅτι ἐπιλαθέσθαι με, traduisant l’hébreu בי נשני אלהים.
- ↑ En grec ἀποδίδους. Cette traduction que donne Josèphe du nom d’Ephraïm s’écarte singulièrement de l’étymologie donnée par la Bible elle-même et à peu près suivie par les LXX. Josèphe se réfère, non pas au verbe hébreu פיה « multiplier », mais certainement au verbe פיע qui signifie « payer ». Cette acception du mot פיע « payer » est d’ailleurs post-biblique. Mais ce procédé d’étymologies arbitraires est courant chez les agadistes, au milieu desquels Josèphe a vécu dans sa jeunesse.
- ↑ Gen. XLI, 1.
Phanèah et non Psonthomphanèch. La preuve qu’il n’y a là qu’une différence de simple lecture et non de texte, c’est que l’explication que donne Josèphe de ce surnom, à savoir : « celui qui trouve les choses cachées », concorde avec l’étymologie implicite du mot hébreu Çaphnath (Çâphoun, caché) qui n’est lui-même peut-être qu’une transcription approximative d’un mot égyptien.