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Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 4.djvu/162

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120 3. Après avoir fait des préparatifs de guerre contre Arétas et s’être mis à la tête de deux légions, de toutes les troupes légères et de la cavalerie qui y étaient attachées, guidé par les rois soumis aux Romains, Vitellius se hâta vers Pétra et occupa Ptolémaïs. 121 Comme il se préparait à faire traverser la Judée par son armée, les principaux citoyens vinrent le trouver et essayèrent de le détourner de passer par leur pays, car il n’était pas conforme à leur tradition de laisser transporter des images ; or, il y en avait beaucoup sur les enseignes[1]. Déférant à leur demande, il changea les résolutions qu’il avait prises à ce sujet. Ayant ordonné à ses troupes de marcher par la grande plaine[2], lui-même monta avec le tétrarque Hérode et ses amis à Jérusalem, pour sacrifier à Dieu pendant la fête nationale des Juifs qui y avait lieu. 122 Il y assista et fut reçu avec honneur par la foule des Juifs ; il séjourna là pendant trois jours et destitua de la grande-prêtrise Jonathas pour la transmettre à son frère Théophile. 123 Le quatrième jour il reçut une lettre qui lui apprenait la mort de Tibère et il fit jurer par le peuple fidélité à Caïus. Il rappela aussi l’armée pour faire hiverner chacun dans ses foyers, parce qu’il n’avait pas le pouvoir nécessaire pour faire la guerre comme avant, maintenant que l’empire était aux mains de Caius. 125 On raconte même qu’Arétas, prenant les auspices à l’annonce de l’expédition de Vitellius, dit que cette armée ne pourrait arriver à Pétra, car on verrait survenir la mort soit du chef qui avait ordonné cette guerre, soit de celui qui se disposerait à obéir à son ordre, soit de celui en faveur de qui l’expédition était préparée. Vitellius retourna à Antioche.

126 Agrippa, fils d’Aristobule, était parti pour Rome, l’année précédant la mort de Tibère, afin de traiter de ses affaires avec l’empereur dès qu’il en aurait la possibilité. 127 Je veux donc parler plus longuement de la situation d’Hérode et de sa famille, d’abord parce que cet exposé importe à l’histoire, et aussi parce que c’est une ma-

  1. Voir § 53-59, l’incident analogue, mais plus grave, provoqué par Ponce-Pitate.
  2. XX, 118 ferait penser à la vallée du Jourdain, mais il semble s’agir plutôt de la région de Narareth.