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IX


1. Histoire d’Anilaios et d’Asinaios. — 2-4. Leurs succès. — 5-7. Leurs revers. — 8. Répercussions de ces événements sur le sort des Juifs de Séleucie et de Babylonie.


310 1. Il arriva aux Juifs de Mésopotamie et surtout de Babylonie une catastrophe pire que toute autre : on fit d’eux un massacre immense et tel qu’on n’en avait pas encore raconté auparavant. Je vais en exposer exactement les détails et aussi les causes qui provoquèrent ce malheur. 311 Naarda est une ville de Babylonie, non seulement populeuse, mais maîtresse d’un territoire fertile, étendu et rempli d’habitants avec toute sorte de biens : elle est de plus peu accessible à des ennemis, parce qu’elle est entourée sur tout son pourtour par l’Euphrate qui l’environne et par des remparts. 312 Dans le même circuit du fleuve se trouve encore la ville de Nisibis[1]. Les Juifs, se fiant à la nature des lieux, déposaient là les doubles drachmes que, selon la coutume nationale, chacun consacrait à Dieu, ainsi que toutes leurs offrandes, et ils se servaient de ces villes comme d’un trésor. 313 C’est de là que, le moment venu, on envoyait les offrandes à Jérusalem. Par dizaines de mille les Juifs s’occupaient de leur transport, parce qu’ils craignaient les brigandages des Parthes dont la Babylonie était tributaire.

314. Il y avait deux frères, Asinaios et Anilaios, originaires de Naarda.

  1. Nisibis (appelée Antioche Epimygdonienne sous les Séleucides, cf. XX, 68) sur le Djakhdjaka, affluent de l’Euphrate, entre Mardin et Mossoul.