Page:Observations sur Le festin de pierre.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ces anciens Philosophes qui nous ont soutenu que la Vertu avoit d’elle-mesme assés de charmes pour n’avoir pas besoin de partisans qui decouvrissent sa beauté par une eloquence estudiée, changeroient sans doute de sentiment, s’ils pouvoient voir combien les hommes d’aujourd’huy l’ont defigurée sous pretexte de l’embellir. Ils se sont imaginez qu’elle paroistroit bien plus aymable, s’ils en rendoient l’acquisition plus diflicile et plus espineuse, et ce pernicieux dessein leur a reussi si heureusement, qu’on ne sçauroit plus passer pour vertueux que l’on ne se prive de tous les plaisirs qui n’ont pas la vertu pour leur unique objet ; et comme ils se sont apperçeus que la Comedie en estoit un puissant, qu’elle mortifie moins les sens qu’elle ne les divertit, ils l’ont depeinte comme