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Page:Observations sur Le festin de pierre.djvu/81

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apperçeu que les gens de bien sensez ne sont point de son sentiment, lorsqu'il pretend que vous soyez impie, qu’il va vous prendre par un endroit où je vous trouve bien foible ; il vous fera passer pour le plus grand Goinfre et le plus mal-propre de tous les hommes. Il vous reconnut fort bien à table sous cet habit de valet, et par consequent il aura autant de tesmoins de vostre avidité pour les ragouts, que vous eustes d'admirateurs de ce Chef-d’œuvre. Il faut pourtant s’en consoler, on a tousjours mauvaise grace de s'opposer aux devoirs d'un Chrestien.

Il vous laisseroit sans doute en repos, si ce n'est qu’il a leu qu'il falloit publier les defauts des gens pour les en corriger. Je trouve cette maxime bien conçeuë et fort spirituelle, et de plus, le succez m’en paroist infaillible ; quand on compose un Livre qui diffame quelqu’un, tant de differentes personnes sont curieuses de le voir, qu’il est bien mal-aisé que parmy ce grand nombre de Lecteurs, il ne se rencontre quelque homme de bien qui ait du pouvoir sur l’esprit du decrié, et c'est par là que l'on le tire peu à peu de son aveuglement. Il a creu vous devoir la mesme charité ; mais si par hazard il arrive que ceux qui liront ce qu‘il a fait contre vous, connoissent qu’il s’est mespris, et qu’ils ne viennent point vous faire de leçons, ne laissez pas de luy sçavoir bon gré de son zele ; et puisqu'il vous en couste si peu, servez-luy sans murmurer de moyen pour gagner le Paradis. Ce sera là où nous ferons tous nostre paix.

FIN