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Page:Octave Béliard Les Petits Hommes de la pinède, 1927.djvu/22

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l’association médicale

des plantes poussant sourdement leurs radicules, l’humanité ingénieuse avait creusé ses lanières et défiait les rigueurs du temps !

« J’étais jeune alors ! Je m’enfuis comme un fou, ivre de joie. Soudain mon pied sentit un léger choc. Un ossement gisait, à-demi enfoui, sur la sente. Distraitement je me baissai, et quand je l’eus sous mes yeux, je poussai un cri d’enthousiasme.

C’était une éclanche de lièvre, et, sur le plat de l’os, des lignes minces et nettes dessinaient la figure de l’animal, le corps arqué pour un bond. C’était extraordinairement émouvant de vérité, ce dessin sommaire ! Non, les Petits Hommes n’étaient pas morts ! Le froid, l’inactivité, la misère les avaient instruits ! Ils étaient en train d’inventer les arts.

(À suivre).