Page:Octave Mirbeau - Dingo - Fasquelle 1913.djvu/111

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Bas-Rouges et Dingo. Il fallait en finir. Dingo n’était pas chien à vivre sur des doutes, à se contenter d’à peu près hypocrites. Il aimait les situations claires et définies. Comme les grands et même les petits orateurs parlementaires, il ne haïssait rien tant que l’équivoque…

— Dissipons l’équivoque !… disent les grands et même les petits orateurs parlementaires.

— Une fois pour toutes, il faut que je dissipe cette fameuse équivoque !… disait également Dingo.

Il demanda donc aux Bas-Rouges :

— Enfin… Qu’est-ce que vous faites ?

Les Bas-Rouges répondirent avec fierté :

— Nous gardons les troupeaux…

— Ah ! fit Dingo que ce début indisposa. Quels troupeaux ?

Les Bas-Rouges sont patients. Ils expliquèrent :

— Les vaches… quelquefois… dans les champs. Le plus souvent, les moutons… dans les chaumes, dans les jachères, le long des talus et des berges, sur les routes… au parc, aussi, la nuit.

Au mot de : moutons, Dingo avait vivement dressé l’oreille… Il s’écria, scandalisé :

— Les moutons ?… Vous gardez les moutons ?… C’est vrai, ça ?

Les Bas-Rouges répétèrent :