Page:Octave Mirbeau - Dingo - Fasquelle 1913.djvu/22

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tant d’un pantalon relevé jusqu’à la cheville, courte badine en jonc de Java. Les journaux disent d’Herpett qu’il est très élégant, et d’une élégance strictement appropriée à ses occupations du moment. Il est aussi très entraîné à tous les sports, cela va de soi : boxe, golf, tennis, ski, toboggan, yachting, etc. Et, bien qu’il vive dans les courants d’air les plus violents, qu’il soit presque toujours nu-tête, surtout quand il pleut et que le vent souffle en cyclone, des casquettes, des casquettes pour toutes les circonstances de la vie d’un Anglais.

Pour le moral, voici : amateur de bibelots chers et laids, de collections scientifiques et anecdotiques, curieux de toutes les excentricités coloniales, il passe pour très riche, très curieux et très savant. Pas un coin du globe qu’il n’ait exploré, comme tous les Anglais, d’ailleurs. En ce moment, je sais qu’il explore les cocotiers de Monte-Carlo. Oui, oui, je le revois. Il a la manie des lointaines études biologiques, linguistiques, sismographiques, océanographiques, anthropologiques, je ne sais plus trop. Pourtant, on m’a cité le titre d’un de ses ouvrages : La Dentition des Grands singes grâce à quoi on pourrait peut-être spécialiser la nature de ses recherches : ouvrage considérable textuellement copié dans Huxley.