Page:Octave Mirbeau - La 628-E8 - Fasquelle 1907.djvu/147

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ANVERS



Vers le port.



Un monsieur avait fait je ne sais quoi de contraire aux lois de la Principauté de Monaco ; car il n’y a pas seulement que des roulettes et des cocottes, dans la Principauté de Monaco, il y a aussi — la justice me pardonne ! — des lois. Peut-être, ce monsieur avait-il eu l’indiscrétion de gagner une trop grosse somme au Trente-et-quarante ; peut-être s’était-il permis de mettre en doute les vertus princières de l’océanographie ; peut-être avait-il attribué un caractère expiatoire aux appareils sismographiques, dont la générosité du Prince a doté chaque coin de rue, à Monte-Carlo. Toujours est-il, qu’un matin il vit entrer dans la chambre de son hôtel le commissaire de police, qui, solennellement, au nom de Son Altesse Sérénissime, lui signifia un arrêté d’expulsion. Après quoi, le commissaire, selon l’usage, ajouta :

— Vous avez vingt-quatre heures, pour gagner la frontière.