Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/235

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les fenêtres ; mais la duchesse défendit qu'on lui fît du mal, et ordonna qu'on en prît soin. D'un autre côté, il ne regardait pas l'amour comme une simple affection platonique : il avait refusé de voir une belle femme, qu'il avait aimée et qui avait vieilli, pour ne pas perdre l'illusion agréable qui lui en était restée.

Il fallait que les agréments de la figure concourussent avec les qualités morales pour le rendre sensible ; alors il leur trouvait tant de pouvoir que l'âge même ne l'aurait pas rendu capable d'y résister, s'il n'avait évité les occasions où la résistance serait devenue nécessaire; mais il n'en regardait pas moins l'amour dans un vieillard comme un désordre de la raison. On n'aime point sans espérance, disait-il ; j'aurais mauvaise opinion de la tête d'un vieillard amoureux. Nous parlerons de quelques-unes des inclinations de sa jeunesse, lorsqu'il sera question de son âme. Pour ne rien omettre ici de ce qui était étranger à son esprit et à son cœur, je vais parler de sa fortune.

Un matin que j'étais chez lui, je voyais