Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/243

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comme un ours ; il me montrait en spectacle dans sa maison, sans dire un seul mot ; enfin, croyant avoir raison de m'en plaindre, je refusai ses services, et je me séparai d'avec lui. Le roi d'Angleterre me fit assurer qu'il me donnait de son plein gré cent guinées de pension, sans aucun égard à M. Hume ; j'acceptai avec reconnaissance. À quelque temps de là, parut à Londres une satire abominable sur mon compte ; je crus que les Anglais en étaient les auteurs : j'y préparai une réponse. Avant de la faire paraître, il me sembla qu'il ne convenait pas de dire du mal d'une nation, et de recevoir des bienfaits de son souverain ; je renonçai à la pension afin d'avoir le cœur net et libre. Point du tout : j'apprends que c'était en France qu'on avait fabriqué ces détestables pamphlets ; je me crus obligé de chanter la palinodie. De retour à Paris, j'écrivis à l'ambassadeur d'Angleterre, qui ne me répondit point : j'avais auprès de lui Walpole, rnon ennemi, l'auteur d'une lettre supposée du roi de Prusse ; lettre qui compromet l'honneur d'un souverain, et dont l'auteur, par tout