Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/251

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et qui s'attache à lui par des liens indissolubles. Deux hommes ainsi unis pour leurs intérêts communs, doivent tout faire, et tout risquer pour s'entr'aider et se secourir mutuellement ; la mort même, à ce qu'ils croient, ne les sépare que pour un temps ; ils comptent bien se rejoindre dans l'autre monde pour ne se plus quitter, persuadés qu'ils y auront encore besoin l'un de l'autre ».

Qu'on ne s'imagine pas que ces qualités soient l'effet de l'éducation : les pères et les mères ont pour leurs enfants une tendresse qui va jusqu'à la faiblesse ; jamais ils ne les maltraitent dans leurs écarts, ils se contentent de dire : ils n'ont pas de raison. Quand ils les poussent à bout, ils leur jettent un peu d'eau au visage, et cette punition leur est si sensible, qu'un jour une jeune fille dit à sa mère, après l'avoir reçue : tu n'auras plus de fille ; puis elle s'étrangla de désespoir.

« D'où viennent donc ces admirables qualités de la nature, auxquelles ils laissent le temps de se développer ? Je ne me lasse point de transcrire. « Le soin que les mères