Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Que ceux qui douteront encore de la bonté du caractère naturel, le considèrent dans les enfants, et qu'ils se rappellent ce passage de la vie de Jésus-Christ, dans l'évangile de saint Marc, chap. X, v. 13. « Jésus leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez point; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent ».

Voilà donc pour le caractère naturel. Si nous voulions classer le genre humain d'après les nuances que présente ce caractère, il me semble que les divisions suivant lesquelles nous le classerions, seraient la franchise, la sincérité, l'amitié, l'hospitalité, la bienfaisance, l'intrépidité, le patriotisme, la douceur, la constance et la bonté. Au contraire, si nous recueillons les diverses observations de ceux qui ont écrit sur nos mœurs, nous verrons que le caractère social divise les hommes en tartuffes, en médisants, en menteurs, en jaloux, en méchants, en flatteurs, en fanfarons, en indiscrets, en fripons, en orgueilleux, en trompeurs ou amis de la maison. Voilà, si l'on en croit nos philosophes et nos poëtes, l'histoire de