noblesse et le tiers, incomparablement plus nombreux, et n’ayant néanmoins qu’une voix comme chacun des deux ordres dans l’assemblée nationale. Telle est notre constitution.
On pourrait nier le fait ; mais courons au but. Répondez seulement : Qui a donné à cet usage force de constitution ?
Vous m’avouerez que ce n’est pas le prince. Si Philippe le Bel a pu faire la Constitution, Louis XVI peut la changer ; ce que nous ne reconnaissons ni vous, ni moi.
Ce n’est pas non plus le clergé et la noblesse, qui se sont donné à eux-mêmes le privilége d’être comptés pour les deux tiers de la nation. On ne se fait pas un droit à soi-même.
Reste donc que cette constitution se soit établie par le consentement de l’universalité de la nation ; c’est-à-dire, de la pluralité des têtes ; car avant la naissance des ordres, nécessairement on a opiné par tête. Eh bien, ce que la nation avait établi par tête, elle vient de l’anéantir par tête.
La nation a été convoquée ; les assemblées de tous les bailliages, représentatives de l’universalité de la nation, se sont tenues. On a compté les voix. Une pluralité, sans nulle proportion, a voté la délibération par tête. C’est une chose conclue. La nation a profité du mo-