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[1]« plus tard, dix républicains en 1789 [2], » et voici cependant ce qu’on lit dans la France libre :

« Il est chez les peuples les plus asservis des âmes républicaines. Il reste encore des hommes en qui l’amour de la liberté triomphe de toutes les institutions politiques. En vain elles ont conspiré à étouffer ce sentiment généreux ; il vit caché au fond de leurs cœurs, prêt à en sortir à la première étincelle pour éclater et enflammer tous les esprits. J’éprouve au dedans de moi un sentiment impérieux qui m’entraîne vers la liberté avec une force irrésistible ; et il faut bien que ce sentiment soit inné, puisque, malgré les préjugés de l’éducation, les mensonges des orateurs et des poètes, les éloges éternels de la monarchie dans la bouche des prêtres, des publicistes, et dans tous nos livres, ils ne m’ont jamais appris que la détester [3]. »

  1. Révolution et ma mort va la fermer. » — (Ceci est extrait des notes prises par l’un des jurés, Topino-Lebrun : M, Robinet, l’auteur du Mémoire sur Danton, les a copiées aux Archives de la Préfecture de police, et veut bien me les communiquer.)
  2. Plusieurs avaient déjà reculé, d’Espréménil entre autres, qui, dès 1788, s’écriait qu’il fallait débourbonnailler la France.
  3. Ce passage et quelques autres avaient tout naturellement éveillé l’attention de la police, et Desmoulins fut inquiété. Le rédacteur même des Révolutions de Paris, l’énergique Loustalot, semble trouver qu’il allait trop loin ; voici en quels termes il prend la défense de Camille : « Le bruit a couru mal à propos que le comité avait fait