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vingt mille. Le dénombrement du clergé et de la noblesse s’élève à trois cent mille individus, c’est donc quinze représentants à choisir parmi les six cents. Tout le reste n’a dans l’assemblée, pas plus de droit de voter que les citoyens du Palais-Royal. Ainsi pense la Lanterne. À ces causes, elle proteste contre l’article de la Constitution, qui établit une religion dominante et un culte exclusif ; et sa protestation est fondée en droit, vu que si le clergé n’avait pas eu trois cents représentants dans l’Assemblée nationale, la motion de M. Rabaud de Saint-Étienne aurait prévalu.

Mais il faut pardonner au clergé de crier tout haut de sa tête en faveur d’un culte dominant.

Dom Pourceau raisonnait en subtil personnage.

L’abbé Maury voit que la mense du prieuré de Lihons court le plus grand risque. Perfides communes, s’écrie l’abbé François, quand vous nous embrassiez dans l’église de Saint-Louis, c’était donc pour nous étouffer. Voilà déjà la dîme et les prémices supprimées ; si la liberté du culte est établie, les portes de l’enfer auront bientôt prévalu contre nous, malgré la prophétie.

M. François a raison. Lorsqu’il va être question de contribuer à l’entretien du prêtre catholique : Moi : dira le paroissien, que je