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PORTEFEUILLE DE LUCILE
SUR LE 10 AOÛT 1792[1]
Jeudi, 9 août.
Qu’allons-nous devenir ? Je n’en puis plus. Camille, ô mon pauvre Camille ! que vas-tu devenir ? Je n’ai plus la force de respirer. C’est cette nuit, la nuit fatale. Mon Dieu ! s’il est vrai que tu existes, sauve donc des hommes qui sont dignes de toi. Nous voulons être libres. Ô Dieu ! qu’il en coûte. Pour comble de malheur, le courage m’abandonne.
12 décembre.
Quelle lacune depuis le 9 août ! que de choses ! quel volume j’aurais fait si j’avais continué. Comment me rappeler tant de choses ? N’importe, je vais en retracer quelque chose. Le 8 août, je suis revenue de la cam-
- ↑ Lucile avait coutume d’écrire chaque jour tout ce qu’elle éprouvait et voyait. L’extrait que nous donnons ici sur le 10 août, est le seul qui ait jamais été publié.