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celles de comité de secours. « C’est à lui seul surtout, recommande-t-il que le dépositaire de la souveraineté doit réserver la distribution des grâces, et tout ce qui concilie la faveur, laissant aux magistrats la disposition des peines, et tout ce qui est sujet aux ressentiments. »

Depuis que j’ai commencé mon cours de politique, dans le Vieux Cordelier, un si grand nombre de mes collègues m’a encouragé par des abonnements, et m’a fait l’honneur d’assister à mes leçons, que me trouvant au milieu de tant de députés, je me suis cru cette fois à la tribune même du peuple français. Fort des exemples de l’histoire et des autorités de Thrasybule, Brutus et Machiavel, j’ai transporté au journaliste la liberté d’opinion qui appartient au représentant du peuple à la Convention. J’ai exprimé par écrit mes sentiments sur le meilleur mode de révolutionner, et ce que la faiblesse de mon organe et mon peu de moyens oratoires ne me permet pas de développer si bien. Si ce mot de jubilé, que j’ai risqué pour ne pas être plus impitoyable que Moïse, qui cependant était un fier exterminateur, et une machine infernale du calibre de Ronsin ; si, dis-je, mon comité de clémence paraît à quelques-uns de mes collègues mal sonnant, et sentant le modérantisme ; à ceux qui me reprocheront d’être modéré dans ce numéro 4, je puis répondre, par le temps