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du serment civique, j'ai voulu le prêter entra les mains d'un aristocrate fieffé et d'une des colonne ? du cul-de-sac '. Mais aristocratie à part, je ne connais aucun ministre des autels

F lus respectable que M. Bérardier, député de Assemblée nationale, sous les yeux ou plutôt dans le setn de qui j'ai été élevé. Je lui devais, dans les jours de la prospérité, cette marque de mon souvenir des jours de l'affliction. Mais j'ai pris de fortes précautions contre les pièces de l'aristocratie, et je ne suis pas allé à l'autel sans m'être muni de contrepoison. Pethion, Robespierre, Si'lery, Mercier, Brissot, c'est tout dire, m'honoraient de leur présence et avaient bien voulu me servir de témoins*. Ils vous attesteront eux-mêmes que l'Eglise ne pouvait mieux prendre son

1 On appelait ainsi ce qu'on a nommé depuis la plaine, le centre, h ventre.

s Plus tard il rappelle ce fait à la tribune des Jacobins ; on lui avait reproché l'émotion extraordinaire qu'il avait fait paraître en entendant la condamnation des Girondins (on l'avait vu fonare en larmes, et il s'était presque évanoui) : >< A l'égard du mouvement de sensibilité que j'ai fait paraître lors du jugement des vingt-deux, je déclare que ceux qui me font ce reproche étaient loin île se trouver dans la même position que moi. Je chéris la République ; e l'ai toujours servie ; mais je me suis trompé sur beaucoup d'hommes tels que Mirabeau, les Lameth, etc., que je croyais de vrais défenseurs du peuple, et qui néanmoins ont fini par trahir ses intérêts. Une fatalité bien marquée a voulu que des soixante personnes qui ont siiine moa contrat de mariage, il ne me reste que deux amis, Robespierre et Danton ; tous les autres sont émigrés ou guillotinés. De ce nombre étaient sept d'entre les vingtdeux !... »