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« On nous dit que le manque de numéraire empêchera nos ennemis de soutenir la guerre, et on peut hasarder qu’il y a en France plus d’or, d’argent et de billon, provenant des sacristies et de l’emprunt forcé, que dans toutes les contrées de l’Europe ensemble.

« À l’égard des assignats, il ont gagné, depuis six mois, plus de 70 pour cent, et gagneront sans doute encore plus dans six autres mois.

« On nous disait que les troupes françaises ne pourraient tenir devant les troupes autrichiennes, prussiennes et anglaises, les mieux disciplinées de l’Europe ; le contraire est assez prouvé par un grand nombre de combats. Des généraux autrichiens ont avoué que les Français par leur discipline et leur bravoure, au milieu du carnage, étaient devenus la terreur des alliés.

« Enfin, on nous disait, que les Français levaient manquer de blé. C’était déjà une idée bien horrible que celle de vingt-cinq millions d’hommes, dont la presque universalité ne nous avait jamais offensés éprouvant les horreurs de la famine, parce que la forme de leur gouvernement déplaisait à quelques despotes. Mais ce plan infernal n’a servi qu’à produire chez ce peuple un enthousiasme qui a surpassé tout ce qu’on rapporte des anciennes républiques. »

Stanhope justifie ensuite le peuple français