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Mars fut le théâtre, Camille Desmoulins ne fit paraître qu'un numéro de son journal signé de lui (25 juillet). Il y fait ses adieux au public, et se retire découragé 1 . C'était, du reste, la disposition générale, et en cette occasion, comme toujours, Camille Desmoulins ne faisait guère que refléter le sentiment public. Ce qui le rend si sympathique et si attrayant malgré tout, c'est que de tous les hommes de la Révolution, c'est lui peut-être qui personnifie le mieux les qualités et les défauts habituels du peuple, surtout ceux du peuple de Paris. Il en a les enthousiasmes naïfs et les espérances illimitées, puis les brusques découragements. Mais sous cette mobilité apparente, sous ces contradictions qui étonnent et qui déroutent, la même pensée vit, persiste et ne tarde guère à reparaître. C'est ce qui arriva pour l'opinion publique et pour Camille lui-même, après une torpeur de quelques mois s .

i Quelques autres numéros des Révolutions de France et de Brabant paraissent encore, sans signature et sang indication d'imprimeur. Il est difficile d'y reconnaître la main de Camille.

2 A propos de cette journée et de la réaction violente qui s'ensuivit, Madame Roland écrit ceci, où l'on verra que son jugement sur les individus n'a pas moins varié que celui de Camille, ou, pour mieux dire, celui de presque tous les contemporains : « Encore un peu, et vous entendrez dire que le courage de Robespierre à défendre le§ droits du peuple était payé par les puissances étrangères ;