Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/65

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pur mensonge 1 ), et l'on ajoute : « Cet homme ne se dit donc patriote que pour calomnier le patriotisme ? »

Il faut convenir qu'il y avait là de quoi exaspérer un homme plus patient que Camille Desmoulins. Mais jusqu'à quel point était-il juste de rendre Brissot responsable d'un article inséré dans son journal ? Ceci est une autre question. "Voici comment Camille s'explique à ce sujet : « Il ne vous sert de rien de dire que la diatribe n'est pas de vous, qu'elle est avouée et signée Girey-Dwprè. Le maître est responsable des délits du domestique, et le régent de ceux qui sont sous sa férule. Il est commode à un journaliste de prendre ainsi M. Girey en croupe, pour couvrir son dos. Mais je saute à la bride, parce que c'est vous qui la tenez, et qui m'avez lâché cette ruade. Il y a longtemps que j'ai remarqué cette malveillance pour moi. » Et il se disculpe d'abord, ce qui n'était pas difficile, puis joint à cette défense quelques réflexions fort sages sur la nécessité de ne pas appliquer des peines draconiennes et des mesures inquisitoriales à des délits que réprouve la morale, mais que la loi ne veut atteindre que « dans le cas de flagrant délit. » Une sévérité plus grande serait impolitique dans un temps de corrup-

  • On peut lire la consultation de Camille à la suite du Brissot démasqué.