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et c'est toujours par le renversement des mar> mites que s'opèrent les révolutions et les contre-révolutions 1 ! »

IV

Le 10 août a renversé le trône. Danton devient ministre, et Camille entre avec lui au ministère de la justice, en qualité de secrétaire. Tous deux ne tardèrent pas à en sortir, pour entrer à la Convention nationale.

Sauf son discours cruel et violent dans le

rèse ou de saint Ignace, qui transpirait d'amour diviu, et en était trempé, au point de changer trois fois de chemise à une messe de minuit. Mais... cette foi n'est pas donnée à tous, et il est juste que l'Assemblée nationale s'occupe des intérêts de tout le monde. Si le peuple a be soin d'une religion, le philosophe, l'homme sensible et honnête, en ont plus besoin encore. Voyez quels efforts ont fait Platon, Cicéron, Jean-Jacques, pour nous persuader l'immortalité. « Nous sommes en France un million • de théistes, » observait, il y a vingt-cinq ans le patriarche de Ferney ; depuis, ce nombre s'est accru jusqu'à l'infini, et très probablement le théisme deviendra peu à peu la religion catholique, c'est-à-dire universelle. » Dans ses derniers écrits, non destinés au public, et où l'on doit voir sa pensée sincère, dans sa lettre à sa femme, il dit : « Malgré mon supplice, je crois qu'il y a un Dieu ! mon sang effacera mes fautes, les faiblesses de l'humanité ; et ce que j'ai eu de bon, mes vertus, mon amour de la liberté, Dieu le récompensera. Je te reverrai un jour, ô Lucile !... »

1 La Tribune, qui devait paraître tous les samedis (en trois feuilles in-8°), s'arrêta après son quatrième numéro. Les articles de fond sont signés de Camille ; le titre portait