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CHANT QUATRIÈME.

et semblables à la chaudière d’une sorcière. Tout à coup le pont-levis s’abaisse, le guichet s’ouvre, et l’on voit sortir le vieux sénéchal.

xxi.

Il est armé de toutes pièces, mais sans casque ; sa barbe blanche flotte sur sa cuirasse ; l’âge n’a pas courbé sa taille. Ferme sur ses arçons, il guide un coursier plein d’ardeur, tantôt modérant son feu, tantôt lui faisant faire des courbettes et des caracoles. Il tient de la main droite une baguette de saule, dépouillée de son écorce, en signe de trève : son écuyer qui le suit porte un gantelet au haut d’une lance. Dès que lord Howard et lord Dacre le voient sortir des murs, ils courent en avant de leur armée, pour savoir ce que le vieux sénéchal vient leur annoncer.

xxii.

— Lords anglais, lady Buccleuch vous demande pourquoi, au mépris de la paix qui règne entre les deux frontières, vous osez entrer à main armée sur les terres d’Écosse, avec vos archers de Kendal, vos hommes d’armes de Gilsland, et vos bandes mercenaires ? Ma maîtresse vous engage à faire une prompte retraite, et si vous brûlez un seul fétu de paille, si vous effrayez une seule des hirondelles qui ont fait leurs nids sur nos tours, par sainte Marie ! nous allumerons une torche qui chauffera vos foyers dans le Cumberland.

xxiii.

Les yeux de lord Dacre étincelaient de courroux ; Howard, plus calme ; prit la parole : — Si ta maîtresse, sire sénéchal, veut s’avancer sur les murailles extérieures du château, notre poursuivant d’armes lui apprendra pourquoi nous sommes venus, et à quelles conditions nous nous retirerons.

Un messager partit, et la noble dame se rendit, sur les murs, entourée de ses Chefs, qui, appuyés sur leur lance, attendaient l’arrivée du poursuivant. Il parut bientôt, revêtu des couleurs de lord Howard ; le lion d’argent bril-