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CHANT QUATRIÈME.

serment,[1] ou acceptera le combat contre Musgrave pour laver son honneur. Nul chevalier du Cumberland ne peut prétendre à un plus haut lignage, et il reçut de Douglas l’ordre de la chevalerie quand le sang anglais grossit les eaux de l’Ancram : lord Dacre le lui aurait vu conférer lui-même, sans la vitesse du coursier sur lequel il fuyait. Quant au jeune héritier de la maison de Branksome, que Dieu lui soit en aide, ainsi qu’à moi ! Je ne sacrifierai aucun de mes amis ; aucun de mes ennemis ne mettra le pied dans mon château, tant que je vivrai. Si donc tes maîtres persistent dans leur dessein, dis-leur que nous les défions hautement et hardiment ; notre slogan sera leur chant de mort ; le fossé qui entoure nos murs, leur sépulture.

xxvii.

Elle regarda autour d’elle avec fierté pour jouir de l’approbation des siens. Des éclairs de feu partirent des yeux de Thirlestane, Wat de Harden sonna du cor, on vit les étendards et les bannières se déployer de toutes parts, et l’on entendit retentir jusqu’au ciel ce cri de guerre : — Sainte-Marie et le jeune Buccleuch ! — Les Anglais y répandirent par le leur, et mirent leurs lances en arrêt ; les archers de Kendal firent un pas en avant et bandèrent leurs arcs ; les ménestrels entonnèrent des chants de gloire ; mais avant qu’une seule flèche eût été décochée, un cavalier arriva au galop de l’arrière-garde.

xxviii.

— Ah ! nobles lords, dit-il hors d’haleine, quelle trahison a fait découvrir votre marche ? À quoi songez-vous d’assiéger ces murs, quand vous êtes si loin de tout secours ? Vos ennemis triomphent et s’imaginent avoir pris le lion dans leurs filets. Déjà Douglas a convoqué le ban de ses vassaux au pied du sombre Ruberslaw, et leurs lances couvrent la plaine comme les nombreux épis des moissons. Sur la rive septentrionale du Liddel, lord Maxwell

  1. Voyez la note 14.