leuse chapelle ; c’est sous la voûte sainte qu’ils reposent (15).. Mais la mer couvre l’aimable Rosabelle.
Chaque Saint-Clair fut inhumé à la lueur des cierges, au son des cloches, aveu les prières des funérailles ; les mugissemens des antres de la mer et la voix menaçante des vents furent le chant de mort de l’aimable Rosabelle. —
Les chants d’Harold avaient tant de douceur que les convives s’aperçurent à peine que l’obscurité se répandait dans la salle ; quoique le jour fût encore éloigné de sa fin, ils se trouvèrent enveloppés d’une ombre mystérieuse. Ce n’était point un brouillard ni la vapeur que le soleil tire des lacs et des marais ; les sages n’avaient pas annoncé d’éclipse ; et cependant les ténèbres s’épaississaient tellement, qu’on pouvait à peine voir la figure de son voisin, et même sa propre main quand on l’étendait. Une secrète horreur succéda aux plaisirs du festin et glaça tous les cœurs. La noble dame elle-même fut presque effrayée, et sentit que l’esprit du mal planait dans les airs. Le méchant nain tomba la face contre terre, et murmura en tremblant : — Trouvé ! trouvé ! trouvé !
Tout à coup un éclair fendit les airs obscurcis, — un éclair si vif, si brillant, si terrible, que le château sembla tout en feu. Un instant, un seul instant, il rendit visibles toutes les solives du plafond, les boucliers suspendus aux murs, et les trophées d’armes sculptés sur les colonnes. La foudre brilla sur la tête des convives et tomba sur le page renversé ; les roulemens du tonnerre effrayèrent les plus braves et firent pâlir les plus audacieux. La cloche d’alarme sonna d’une mer à l’autre ; sur les murs de Berwick et sur ceux de Carlisle, la sentinelle, saisie de terreur, se hâta de courir à ses armes ; et, quand le calme succéda à cette convulsion de la nature, le page avait disparu.