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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/178

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LE LAI DU DERNIER MÉNESTREL

châteaux et succès sur le champ de bataille. On célébra la messe, on fit des prières, on chanta un requiem pour les morts, et on sonna, toutes les cloches pour le salut de leur arme. Pour terminer l’office, l’hymne d’intercession s’éleva vers le ciel, et les voutes de l’église retentirent des sons de l’orgue qui accompagnait le chant majestueux du Dies iræ, dies illa. S’il m’est permis de finir par des vers sacrés un lai léger et frivole, voici ce que chantaient les saints Pères :

xxx.
hymne pour les morts.

Jour de terreur, jour de vengeance, où le ciel et la terre passeront ! Quel sera alors l’appui du pécheur ? Comment soutiendra-t-il ce jour formidable ? Le ciel enflammé se repliera comme le parchemin exposé à l’action du feu ; on entendra le son bruyant de la redoutable trompette qui doit éveiller les morts.

Oh ! dans ce jour, dans ce jour terrible, où l’homme sortira de la nuit du tombeau pour subir son jugement, Dieu de miséricorde, sois l’appui du pécheur tremblant, tandis que le ciel et la terre passeront !


La harpe est muette, et le ménestrel est parti… Mais est-il parti seul ? sa vieillesse va-t-elle continuer dans l’indigence son pèlerinage solitaire ? — Non. — Près de la tour orgueilleuse de Newark s’élève une demeure pour l’ancien barde : ce n’est qu’une humble chaumière ; mais on y voit un petit jardin entouré de haies et un foyer consolateur qui répand le jour et la gaieté. Là le voyageur, assis au coin du feu, écoutait, pendant l’hiver, les récits des anciens temps : car le vieillard ouvrait sa porte avec plaisir, et ne refusait à personne les secours qu’il avait demandés lui-même. Mais quand l’été ornait de sa parure le sommet de Bowhill, quand l’haleine embaumée de juil-