savaient encore danser avec grâce, découper à table, composer des rimes d’amour et les chanter à une dame.
Ils étaient suivis par quatre hommes d’armes avec des hallebardes et des haches d’armes, qui portaient aussi la lance redoutable de Marmion, et conduisaient ses sommiers et son palefroi à l’amble, pour les momens où il plaisait au chevalier de soulager son cheval de bataille. Le dernier, et le plus éprouvé des quatre, portait son pannonceau bleu taillé en forme de queue d’hirondelle, où l’on remarquait encore le faucon de sable aux ailes étendues ; enfin venaient, deux à deux, vingt yeomen en chausses noires et en hoquetons bleus, avec les armoiries de Mamion brodées sur la poitrine. Choisis parmi les meilleurs archers d’Angleterre, tous étaient habiles chasseurs, bandaient d’un bras robuste un arc de six pieds, et lançaient au loin une flèche de plus d’une verge. Ils avaient tous un épieu à la main et un carquois fixé à leur ceinture.
La poussière qui couvrait les hommes et les chevaux montrait assez qu’ils venaient de faire une longue route.
Je ne dois pas oublier maintenant les soldats du château avec leurs mousquets, leurs piques et leurs morions. Ils se rassemblèrent dans la cour pour recevoir le noble Marmion. On-y voyait les ménestrels et les trompettes, et le canonnier tenant à la main sa mèche allumée. La troupe de Marmion entre ; jamais le vieux fort de Norham n’avait retenti d’un fracas comme celui qui ébranla toutes ses tourelles.
Les gardes présentent leurs piques ; les trompettes sonnent des fanfares ; le canon tonne sur les remparts : les ménestrels purent bien, certes, saluer de bon cœur le noble Marmion, car en traversant la cour il jetait des angelots d’or. — Sois le bienvenu à Norham, Marmion, cœur vaillant et généreux ; sois le bienvenu à Norham avec ton