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242 MARMION.

saient les vaisseaux en triomphe. voilà de quoi consulter les clercs érudits ; pour nous autres villageois, cela passe la portée de notre intelligence.

XXV.

Satisfait de ces heureux présages, le roi se mit à la tête de ses armées il combattit et vainquit les Danois ; mais tous les ans, quand revenait la nuit de son étrange combat avec l’esprit, le sang coulait de sa blessure, et lui causait une légère douleur ; lord Gifford lui disait alors en souriant : — Quelque brave que vous ayez été, vous portez la peine d’avoir tressailli.

Depuis long-temps le roi d’Ecosse dort dans l’église de Dumferline ; que Notre-Dame protège son repos ! Mais la lice est encore ouverte sur le sommet de la colline, pour tout paladin qui ose se hasarder contre le fantôme. Plusieurs chevaliers se sont présentés, ils ont tous payé cher leur témérité ; il n’y a que Wallace et Gilbert Hay, comme le rapporte la légende, qui soient sortis vainqueurs d’un tel combat.

Voilà toute mon histoire. —

XXVI.

Les quaighs 1 étaient profonds et la liqueur forte ; les auditeurs de l’aubergiste auraient fait sans doute de longs et savans commentaires ; mais Marmion fit un signe, et ses écuyers se retirèrent avec leur maître. Les autres hommes de sa suite, fatigués de la route et de leurs libations d’ale, s’étendent autour du feu ; leurs boucliers et leurs carquois leur servent d’oreillers, et bientôt ils s’assoupissent d’un profond sommeil. La flamme mourante des tisons à demi consumés tantôt éclaire le groupe, tantôt le laisse dans l’obscurité.

XXVII.

Fitz-Eustace s’était couché à part sur le foin d’un vaste grenier. Les rayons de la lune tombaient par intervalle

(1) Coupes eu bois formées de plusieurs douves. — En.

CHANT TROISIÈME. 243