Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/261

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troupe. Honneur au comte Hepburn ! ce nom fut glorieux jusqu’à ce que l’odieux Bothwell l’eût porté.

XIII.

Marmion demeura deux jours dans ce château, comblé de tous les honneurs dus aux chevaliers et servi comme l’hôte du roi. Ainsi l’avait ordonné le monarque d’Ecosse, qui passait alors en revue toutes ses troupes dans la plaine de Borough-Moor. Peut-être ce prince ne voulait-il pas qu’un ennemi vit son armée, jusqu’à ce que chaque corps fût en état de marcher contre les forces de l’Angleterre.

Cependant Lindesay parvint plusieurs fois à égayer, par son esprit, l’humeur sombre de Marmion, et il apprit à son tour, à estimer les talens du baron anglais, qui était versé dans tous les arts de la Grèce et de Rome, et dans toutes les sciences de la guerre et de la paix.

XIV.

Ils se promenaient ensemble le soir du second jour sur les remparts du château, et s’entretenaient au clair de la lune sur différens sujets ; le roi d’armes, comme par distraction, dit à Marmion qu’il aurait bien pu se dispenser d’entreprendre son voyage, car un messager du ciel avait déjà parlé au roi Jacques pour le dissuader de faire la guerre. Pressé par les questions de Marmion, Lindesay lui raconta cette histoire, que les vieilles chroniques de l’Ecosse nous ont conservée

XV.

RECIT DE SIR DAVID LINDESAY.

— De tous les beaux palais qui ont été construits par les souverains de l’Ecosse, le plus beau, sans comparaison, c’est celui de Linlithgow. Qu’il est doux, au mois charmant de juin, d’aller y écouter les chants de la linotte et les sifflemens joyeux du merle ? le daim sauvage brame dans le taillis, et la poule d’eau plonge dans l’onde limpide du lac. Le cœur le plus triste y partagerait le bonheur qui réjouit alors toute la nature ; mais de tous