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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/353

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le sein paisible de l'onde avec un doux frémissement…. Quel cœur aurait pu résister au calme si doux de cette heure silencieuse ! Le chevalier de Snowdoun en éprouva l'influence, et se dit à lui-même :

—Pourquoi retrouvé-je à chaque pas quelque souvenir de cette race exilée ! Ne puis-je rencontrer une fille des montagnes qu’elle n’ait le regard des Douglas ! Toutes les épées que je vois me sembleront-elles toujours n’être faites que pour le bras de ce Chef odieux ! Douglas viendra-t-il donc toujours me poursuivre dans mes songes !….. Je ne veux plus rêver…. Une volonté ferme n’est même pas domptée dans le sommeil ! Adressons mes prières au ciel, endormons-nous, et ne rêvons plus.

Le chevalier répéta dévotement son rosaire, confiant à Dieu ses soucis et ses peines ; puis il goûta un sommeil profond, jusqu’au moment où le coq de bruyère fit entendre son cri aigu, et annonça que l'aube matinale blanchissait la cime du Ben-Venu.

CHANT SECOND.
L'Ile.




I.

Au point du jour, le coq de bruyère polit le noir plumage de ses ailes ; c’est le retour du matin qui fait répéter à la linotte ses chants les plus doux ; tous les enfans de la nature sentent, avec le jour nouveau, les sources de la vie se ranimer en eux ; et, pendant que l’esquif qui porte ì’étranger glisse en s’éloignant de l’île, l'influence propice