Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/367

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Malcolm serait parvenu à l’âge viril, la gloire de Roderic n’occuperait plus seule la renommée dans les montagnes, et pâlirait devant celle de l’héritier des Grœme.

XXVI.

Cependant la nacelle retourne vers l’île, et Hélène dit à Douglas : — Pourquoi allez-vous, ô mon père ! chasser si loin ? Pourquoi vous absenter si long-temps ? et pourquoi ? ... Ses yeux, tournés du côté de Malcolm, dirent le reste.

— Ma fille, répondit Douglas, la chasse, pour laquelle j’ai tant d’ardeur, est pour moi l’image de l’art plus noble de la guerre ; si j’étais privé de ce passe-temps des braves, que resterait-il à Douglas ?...

— J’ai rencontré le jeune Malcolm dans les bois de Glenfinlas, où je m’étais égaré. J’avoue que je courais un vrai danger, car tous les alentours étaient remplis de chasseurs et de cavaliers... Ce jeune homme, quoique sous la tutèle du roi, a risqué sa vie et ses biens pour m’offrir son secours, il a guidé mes pas, et m’a fait éviter les gens qui s’étalent mis à ma poursuite. J’espère qu’oubliant une ancienne querelle, Roderic lui fera un bon accueil pour l’amour de Douglas. Malcolm gagnera ensuite le vallon de Strath-Endrick, et cessera de courir aucun risque pour moi.

XXVII.

Sir Roderic, qui s’avancait à leur rencontre, rougit de colère à la vue de Malcolm Grœme ; mais, dans ses actions et ses paroles, il respecta religieusement les droits de l’hospitalité.

Toute la matinée se passa en jeux et en entretiens paisibles ; mais il arriva sur le midi un courrier pressé qui parla secrètement au chevalier, dont l’air sombre annonça qu’il recevait de fâcheuses nouvelles. De profondes pensées semblaient tourmenter son esprit. Ce ne fut cependant qu’après le banquet du soir qu’il réunit autour du foyer sa mère, Douglas, Hélène et Malcolm : tantôt il