Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/374

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XXXVII.

Puis s’adressant tout à coup au ménestrel : — Adieu, modèle de la fidélité des temps antiques, dit-il en lui pressant la main avec amitié ; adieu. Oh ! que ne puis-je disposer d’un asile !... Mon souverain a la tutelle de mes domaines ; un oncle commande mes vassaux : pour résister à ses ennemis et pour aider ses amis, le pauvre Malcolm n’a que son courage et son épée. Cependant, s’il est un seul Grœme fidèle qui aime encore le Chef de son nom, Douglas cessera bientôt d’errer dans les montagnes ; et avant que cet orgueilleux bandit ose… Dis à Roderic que je ne lui dois rien, pas même un esquif pour me transporter loin de son île.

Il se précipite à ces mots dans le lac, tient sa tête élevée au-dessus de l'onde, et s’éloigne fièrement, Allan le suit des yeux dans le trajet.

L’habile nageur, guidé par la clarté de la lune, fend les flots avec la rapidité du cormoran. Arrivé sur l'autre plage, il annonce par un cri qu’il est en sûreté ; le ménestrel entend sa voix lointaine, et retourne moins triste vers Douglas.

CHANT TROISIÈME.
La croix de feu

I.

Le Temps ne s’arrête jamais dans son vol rapide. La génération passée, qui berça notre enfance sur ses genoux et amusa notre crédule jeunesse par les antiques légendes et les merveilleux récits de ses aventures, est aujourd’hui