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THOMAS LE RIMEUR

le titre de Thomas d’Erceldoune, fils et héritier de Thomas le Rimeur d’Erceldoune ; ce qui indiquerait que son père ne portait pas le nom héréditaire de Learmont, ou que du moins il était mieux connu et distingué par l’épithète qu’il avait acquise par son mérite personnel.

Je dois remarquer cependant que jusqu’à une époque très reculée ce fut une habitude commune, et même nécessaire parmi les clans des frontières, de désigner les parties contractantes, même dans des écrits importans, par les épithètes qui leur avaient été données pour des qualités personnelles, plutôt que par les surnoms de famille.

Il est plus facile de fixer l’époque à laquelle vivait Thomas d’Erceldoune. C’était à la fin du treizième siècle. Je serais assez d’avis de le faire vivre moins long-temps que ne le veut M. Pinkerton, qui suppose (dans ses Poètes écossais) qu’il vivait encore en 1300 ; ce qui est presque contredit par la date de la chartre déjà citée, où le fils du Rimeur dispose des propriétés de la famille.

On ne peut douter que Thomas d’Erceldoune ne fût un personnage remarquable et important de son temps, puisque peu de temps après sa mort nous le voyons célébré déjà comme prophète et comme poète. Il n’est guère possible de décider si le premier de ces deux titres lui fut conféré gratuitement par la crédulité de la postérité, ou s’il prétendit se l’attribuer de son vivant.

Si nous croyons Mackenzie, Learmont ne fit que mettre en vers les prédictions d’Elisa, nonne inspirée d’un couvent d’Haddington ; mais Mackenzie ne le prouve nullement ; au contraire, tous les anciens auteurs qui citent les prophéties de Thomas les donnent comme de lui.

Quelques doutes qui puissent s’élever parmi les savans, sur la source de la science prophétique du Rimeur, le vulgaire n’a jamais hésité à l’attribuer aux entretiens qu’il eut avec la reine des fées. Un conte populaire dit que Thomas fut emmené dans

    habuimus sive de futuro habere possumus. In cujus rei testimonio, præsentibus his sigillum meum apposui. Data apud Ercildoun, die martis proximo post festum sanctorum apostolorum Symonis et Judæ, anno Domini millesimo ducentesimo nonagesimo nono. — Ed.