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THOMAS LE RIMEUR

L’auteur s’est hasardé d’y ajouter une seconde partie qui forme une espèce de centon tiré des prophéties communément attribuées au Rimeur, et une troisième tout-à-fait moderne, fondée sur la tradition qui fait retourner Thomas au pays des fées avec le cerf et la biche.

Pour me concilier le suffrage des antiquaires, plus difficiles, j’ai ajouté à la seconde partie quelques remarques sur les prédictions de Learmont.


I.

Thomas était couché sur les rives de l’Huntlie : il aperçut soudain un spectacle merveilleux ; une dame brillante de beauté descendit de son palefroi auprès de l’arbre d’Eildon.

II.

Sa robe était de soie verte, son manteau d’un riche velours ; à la crinière flottante de son coursier pendaient cinquante-neuf clochettes d’argent.

III.

Thomas se découvre la tête, et fait une profonde salutation… — Salut, dit-il, puissante reine du ciel, car je n’ai jamais vu ton égale sur la terre.

IV.

— Non, Thomas, répondit-elle, non, ce titre ne m’appartient pas : je ne suis que la reine du pays des fées. Je viens ici pour te visiter.

V.

— Prends ta harpe, et suis-moi, Thomas, répétait-elle, et si tu oses approcher tes lèvres des miennes, ce baiser me rendra maîtresse de toi.

VI.

— Advienne ce que pourra ; heur ou malheur, dit-il, ce destin ne saurait jamais m’effrayer.

Thomas baisa ses lèvres de rose sous l’arbre d’Eildon.