Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/463

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CHANT III.

Note i. — Paragraphe i.

Quand un Chef voulait convoquer son clan dans un pressant danger, il tuait une chèvre, et taillait une crois de bois dont il brûlait les extrémités pour les éteindre dans le sang de l’animal : c’était ce qu’on appelait la crois du feu, et aussi Crean Tarigh, ou croix de la honte, parce qu’on ne pouvait refuser de se rendre à l’invitation qu’exprimait ce symbole, sans être voué à l’infamie. La croix était confiée à un messager fidèle, et agile à la course, qui la portait sans s’arrêter jusqu’au village voisin, où un autre courrier le remplaçait aussitôt : par ce moyen, elle circulait dans la contrée avec une célérité incroyable.

Note 2. — Paragraphe v.

Le ruban des filles écossaises, appelé snood, était un emblème de la virginité, que les femmes mariées remplaçaient par la coiffe, curch ou toy : mais si la jeune fille avait le malheur de perdre des droits au titre de vierge sans obtenir celui d’épouse, il ne lui était plus permis de porter le snood et elle ne pouvait porter la coiffe. Les vieilles ballades écossaises fout souvent de malicieuses allusions à cette circonstance.

Note 3. — Paragraphe vi.

En adoptant la légende concernant la naissance du fondateur de l’église de Kilmalie, l'auteur a essayé de retracer les effets qu’une semblable croyance devait produire, dans un siècle barbare, sur celui qui l’entendait raconter. Il est probable qu’il devait, devenir un fanatique ou un imposteur, ou plutôt le mélange de ces deux caractères, qui existe plutôt que l’un ou l’autre séparément. Dans le fait, les personnes exaltées sont fréquemment plus jalouses de graver dans le cœur des autres la croyance en leurs visions, qu’elles ne sont, elles-mêmes convaincues de leur réalité; de même qu’il est difficile à l’imposteur le plus de sang-froid, de jouer long-temps le rôle d’enthousiaste sans croire lui-même un pouce qu’il veut persuader. Il était naturel qu’un personnage tel que l’ermite Brian ajoutât foi aux superstitions des montagnards. Cette stance VI fait allusion à quelques-unes de ces superstitions locales.


Note 4. — Paragraphe vii.

La plupart des grandes familles de l’Ecosse étaient supposées avoir un génie tutélaire, ou plutôt domestique, qui leur était attaché exclusivement, s’intéressait à leur prospérité, et les avertissait par ses cris plaintifs quand quelque malheur les menaçait. Celui de Grant s’appelait May-Moullach, et lui apparaissait sous la forme d’une jeune fille qui avait un bras velu. Un autre Grant de Rother-mucus avait aussi à ses ordres un de ces esprits, nommé Bodach-an-dun ou l’esprit de la colline.

La Banchie était la fée dont les gémissemens précédaient toujours, dit-on, la mort d’un Chef, Quand cet esprit femelle est visible, c’est sous la forme d’une vieille femme aux cheveux flottans et couverte d’un manteau bleu.

La mort d’un chef de famille est aussi quelquefois,annoncée par une chaîne de lumières de diverses couleurs , appelée Dreugh, ou la mort du Druide, qui se dirige vers le lieu de la sépulture.

Note 5. — Paragraphe vii.

Ce bruit entendu sur le Benbarow fait allusion à un présage semblable , qui an-