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PRÉCIS DE L’HISTOIRE

pour cacher au roi son commerce coupable avec Tristrem, elle substitue Brengwain à sa place la première nuit de ses noces. Après le premier somme du monarque, Ysonde revient se coucher auprès de son royal époux.

lvi à lxiii.

Le soupçon, conséquence inévitable du crime, s’empare de l’âme de la belle Ysonde, qui craint que Brengwain ne trahisse le secret important dont elle est la confidente. Elle paie des assassins pour tuer sa fidèle suivante.

Brengwain est conduite par ces brigands dans une sombre forêt, où ils se préparent à exécuter leur sanglante mission. Les prières de la pauvre demoiselle touchent cependant les meurtriers. Elle proteste que son seul crime est d’avoir prêté à Ysonde une robe de nuit propre, la première nuit de ses noces, parce que la chemise royale avait été salie par accident. Les brigands lui laissent la vie sauve, mais font croire qu’ils l’ont immolée. Ils rapportent à la reine ce qu’a dit Brengwain, comme si c’eût été ses dernières paroles. Ysonde ; reconnaissant la fidélité de sa suivante, déplore sa perte, et jure de la venger sur ses prétendus assassins : ceux-ci font alors reparaître Brengwain, qui rentre en faveur auprès d’Ysonde. (L’allégorie de Brenguien est bien plus délicate dans le vieux roman français que dans celui de Thomas le Rimeur :

« Quand madame Yseult se partit d’Yrland, elle avoit une
fleur de liz qu’elle devoit porter au roy Marc ; et une de
ses demoiselles en avoit une aultre. Madame perdit la
sienne, dont eust esté mal baille : quand la demoiselle
lui présenta par moi la sienne dont elle fut saulvée et
cuide, que pour celle bonté, me fait-elle mourir ; car je
ne sais aultre achoison. » )

lxiii à lxxiii.

Un comte irlandais, ancien admirateur d’Ysonde, arrive à la cour de Cornouailles, déguisé en ménestrel, et portant une harpe d’une forme singulière ; il excite la curiosité du bon roi Marc, en refusant de jouer de ce superbe