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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/105

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— Apprends d’abord, apprends à me connaître,
Jeune beauté ; tu ne sais pas, peut-être,
Comment on vit à l’ombre des forêts !
Je ne dois plus à celle que j’adore,
De mes destins déguiser les secrets.
A ce discours elle répond encore :

le chœur.

Avec Edmond que je voudrais cueillir
La fleur des champs qui va s’épanouir !
Qui n’aimerait avec lui cet ombrage !
Quelle fraîcheur sur ce charmant rivage !

xviii.

A votre cor, à votre beau coursier,
Je reconnais un garde forestier.
— Quand le soleil ramène la lumière,
Le forestier fait retentir son cor,
Moi… quand la nuit enveloppe la terre !
A ce discours elle répond encore :

le chœur.

Qui n’aimerait ce riant paysage ?
Quelle fraîcheur à l’ombre du bocage !
Avec Edmond je voudrais y cueillir
La jeune fleur qui va s’épanouir.

Au mousqueton qui pend à votre armure,
Au noble acier qui vous sert de parure,
je reconnais un soldat plein d’honneur…
Ce ne sont plus les accens de la gloire,
Mais le beffroi qui guide ma valeur ;
C’est le tocsin qui sonne ma victoire !

le chœur.

Hélas ! malgré le charme de ces lieux,
Bois de Brignal, malgré ton doux ombrage,
La jeune fille a besoin de courage
Pour partager et ma vie et mes feux.

Je cache, hélas ! mes jours dans les ténèbres,
Et je n’attends qu’une honteuse mort :
Autant vaudrait des fantômes funèbres
Chercher l’hymen, que s’unir à mon sort.
D’un fol amour perds toute souvenance
Je n’etais pag digne de ta constance,