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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/195

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CHANT PREMIER.

i.

Où est la vierge mortelle digne d’être unie au baron de Triermain (2) ? Elle doit être aimable, constante et tendre, pure, modeste, gaie, douce, affable, généreuse et d’un sang noble :… aimable comme le premier rayon du soleil qui perce les nuages d’une matinée d’avril ; constante comme la colombe privée de sa compagne ; tendre comme le ménestrel qui chante l’amour ; pure comme la source d’une grotte dont jamais le soleil n’a caressé l’onde argentée ; modeste comme la jeune fille qui aime sans espoir de retour et comme la prière du soir d’un ermite ; douce comme la brise qui soupire et meurt, et cependant gaie comme la feuille légère que son souffle balance ; affable comme un prince le premier jour de son règne ; généreuse comme la rosée du printemps qui féconde la terre ; son sang enfin doit être noble comme celui qui coulait dans les veines des Plantagenets… Telle doit être la vierge mortelle qui s’unira à sir Roland de Triermain.

ii.

Sir Roland De Vaux goûte quelques heures de sommeil. — Son sang était agité, sa respiration difficile ; il venait de combattre les Écossais : l’excursion avait duré long-temps ; son heaume et son bouclier froissés portaient les marques d’un combat opiniâtre. Chacun, dans son château, doit observer le silence, les ménestrels le charment par les sons les plus doux de leurs harpes, jusqu’à ce que le sommeil descende sur son sein comme la rosée sur une colline.

iii.

C’était le matin d’un jour d’automne ; le soleil luttait contre les vapeurs d’un brouillard qui, tel qu’un crêpe d’argent, enveloppait la cime lointaine du Skiddaw. Tous les vitraux peints du château de Triermain brillaient