Aller au contenu

Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la plus bizarre. Mais entre le guerrier et la porte principale était creusé un fossé profond ; ni pont ni bateau n’offraient à Roland le moyen de le traverser : il se dépouille à la hâte de ses armes ; on, entend retentir sa cuirasse, son haubert, son casque, et son bouclier sur lequel sont les traces de maint combat. Aucune pièce de son armure ne cache les formes élégantes de ses membres, ses yeux noirs et vifs, et les boucles de sa chevelure. Il ne garde que son épée d’un métal éprouvé ; le seul vêtement qui protège son cœur inaccessible à la crainte est un étroit pourpoint en peau de buffle, noirci par l’empreinte du baudrier et de la cotte de mailles. Roland De Vaux est sur le bord du fossé ; bientôt il ose le franchir à la nage.

xix.

Il fend l’onde d’un bras robuste, atteint la rive opposée, pénètre dans le château, et s’avance dans une salle dont les vastes murailles sont ornées de tableaux représenant les prouesses d’anciens chevaliers ; ici on les voyait en venir aux mains au son des trompettes ; là, dans une caverne ou un désert, ils domptaient un géant, bravaient un griffon furieux ou l’haleine enflammée d’un dragon ; leurs armes étaient d’une forme étrange ; leurs visages ne l’étaient pas moins ; ils semblaient des héros d’une race antique, dont les exploits ; la naissance et le nom, oubliés depuis long-temps pour d’autres guerriers plus modernes, étaient consacrés dans ce lieu afin d’intimider les fils d’un siècle dégénéré, dont l’audace braverait le même sort. Pendant quelques momens le chevalier admira ces prodiges ; mais bientôt il se dirigea vers l’autre extrémité de la salle, d’où trois larges marches conduisaient à un portail voûté. Sous le cintre de sa vaste arcade était un guichet avec une ouverture grillée. Avant de se hasarder plus loin, le brave Roland jeta un coup d’œil par cette ouverture.

xx.

Oh ! que n’a-t-il ses armes ! jamais chevalier en eut-il